« Reprendre la main sur la finance est l'un des grands engagements de François Hollande. La réalisation de cette promesse passe par des décisions nationales, comme l'introduction d'une séparation des activités de dépôt des banques des activités spéculatives, mais aussi par la capacité à changer le cours des négociations européennes sur ces sujets.
La France n'est pas toujours en
pointe dans les débats européens sur la réglementation financière.
Un seul exemple : en tant que négociateur de la directive sur les
bonus en 2010 (CRD3), j'ai pu constater que la France était, avec le
Royaume-Uni et l'Italie, le pays qui défendait les règles les moins
contraignantes possibles pour les traders. A l'inverse, l'Allemagne
soutenait la position qui était également majoritaire au Parlement
européen, à savoir le fait que le bonus ne puisse pas dépasser le
niveau du salaire fixe. Or ce sujet est de nouveau sur la table des
négociations puisque l'Autorité bancaire européenne a montré
récemment que les banques ne respectaient pas les nouvelles règles
adoptées en 2010. Un changement de majorité en France permettrait
de nouer une alliance avec l'Allemagne et la majorité du Parlement
européen, isolant ainsi le Royaume-Uni. »